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LA NEVRALGIE CERVICO-BRACHIALE

Dernière mise à jour : 19 juil.

La névralgie cervico-brachiale est une des pathologies de l’appareil locomoteur qui est de plus en plus diagnostiquée. Peut-être avez-vous déjà été suivi pour cette pathologie ou entendu parler de celle-ci ?

Dans cet article, nous tenterons de la définir au mieux en vous présentant notamment ses causes, les symptômes associés et l’intérêt d’être suivi par un chiropracteur dans ce cas précis.

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Qu'est-ce qu'une cervicalgie ?


Une cervicalgie est une douleur qui se manifeste au niveau de la région cervicale, c'est-à-dire au niveau du cou et des vertèbres cervicales. Elle peut être ressentie comme une douleur constante, un malaise ou une raideur au niveau de la nuque.

Les symptômes courants associés à une cervicalgie sont la douleur localisée au niveau du cou, qui peut irradier vers les épaules, les bras, entre les omoplates et vers la tête. Vous pouvez également ressentir une raideur dans le cou, des difficultés à tourner la tête ou des maux de tête.



Cette atteinte est fréquente et peut entraîner une altération significative de la qualité de vie des patients. 


Dans certains cas que nous détaillerons dans cet article, la douleur cervicale peut créer une irradiation dans les bras c’est-à-dire une douleur qui se diffuse dans les membres supérieurs au niveau des épaules, des bras, des avant bras, voire même au niveau des mains. 

Elle pourra être ressentie de différentes manières: des fourmillements, une lourdeur, une froideur, des picotements, une décharge électrique, une brûlure, des engourdissements, des démangeaisons, une perte de force ou de sensibilité.



Pour mieux comprendre la suite de notre article, commençons par un petit point anatomie.  

La colonne vertébrale est constituée d'une série d'os superposés appelés vertèbres. Dans la région cervicale, il y a sept vertèbres, numérotées de C1 à C7, en commençant par C1, la vertèbre la plus proche du crâne. Les vertèbres cervicales ont une structure générale similaire à celle des autres vertèbres de la colonne vertébrale.


Lorsque les vertèbres s'empilent les unes sur les autres, elles forment un canal, appelé canal rachidien, à l'intérieur duquel se trouve la moelle épinière. Entre les vertèbres cervicales, nous avons des disques intervertébraux qui agissent comme des amortisseurs, permettant une certaine mobilité et absorbant les chocs lors des mouvements du cou. 


          La région cervicale est également soutenue par de nombreux muscles, ligaments et tendons. Ces structures fournissent la stabilité nécessaire à la colonne vertébrale cervicale et permettent les mouvements du cou. Les muscles cervicaux sont responsables de la flexion, de l'extension, de la rotation et de l'inclinaison latérale du cou. 


Il est également important de mentionner que la région cervicale abrite d'autres structures importantes, telles que les nerfs, les vaisseaux sanguins, les articulations et les articulations facettes. Ces structures jouent un rôle essentiel dans le bon fonctionnement du cou et peuvent être impliquées dans certaines conditions douloureuses telles que la cervicalgie. 

Comprendre cette anatomie vous permettra de mieux comprendre les problèmes qui peuvent survenir et les options de traitement qui peuvent être envisagées notamment en mettant en relation les schémas ci-contre et les explications.


Comment évaluer la gravité d'une cervicalgie ?


Les grades de cervicalgie sont utilisés pour évaluer la gravité et la chronicité de la douleur cervicale. Comprendre ces grades est essentiel pour établir un diagnostic précis et pour choisir la meilleure approche de traitement. Lors de votre première visite, le chiropracteur tentera de préciser au mieux vos douleurs pour catégoriser votre cervicalgie. 

Il existe plusieurs systèmes de classification pour les grades de cervicalgie, mais nous allons nous concentrer sur le système le plus couramment utilisé, qui est le système de classification de la cervicalgie recommandé par la Haute Autorité de Santé (HAS). 


  • Grade 1: aucun signe ou symptôme suggérant une pathologie majeure et aucune ou très faible interférence avec vos activités de la vie quotidienne. C’est le niveau le plus bas d’atteinte.

  • Grade 2: aucun signe ou symptôme suggérant une pathologie majeure mais cela commence à créer des interférences avec les activités de la vie quotidienne et cela vous empêche de vivre correctement.

  • Grade 3: aucun signe ou symptôme suggérant une pathologie majeure mais présence de signes neurologiques. On appelle signes neurologiques les éléments qui entrent des ces trois catégories : les réflexes, les capacités motrices, la sensibilité au niveau de la peau. On pourrait par exemple retrouver des signes comme : un réflexe au niveau du tendon rotulien diminué, un muscle de l’épaule qui ne réagit plus et empêche de lever le bras, une sensation de brûlure sur la peau qui devient hypersensible. 

  • Grade 4: signes ou symptômes de pathologie structurelle majeure : fracture, dislocation vertébrale, blessure à la moelle épinière, infection, maladie systémique incluant les arthropathies inflammatoires, tumeur.


Il est important de souligner que ces grades sont des outils d’évaluation clinique et qu’ils ne doivent pas être utilisés de manière isolée pour prendre des décisions thérapeutiques. Ils s’inscrivent dans la démarche diagnostique menée par votre chiropracteur lors du premier interrogatoire effectué avec vous. De même, le traitement de la cervicalgie doit être individualisé en fonction de chaque patient en prenant en compte sa présentation clinique, les facteurs de bons ou de mauvais pronostiques, les antécédents médicaux.


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Qu'est-ce qu'une névralgie cervico-brachiale ? Quelle est la différence avec une cervicalgie ?


Une névralgie cervico-brachiale correspond à la souffrance d’une racine nerveuse du plexus brachial. On parle alors d’irritation ou de compression des racines nerveuses concernées.  


Le plexus brachial est un réseau de nerfs situé dans la région du cou et de l'épaule qui joue un rôle important dans le contrôle des mouvements, de la sensibilité du bras, de l'avant-bras et de la main. Il est formé par la réunion de plusieurs nerfs qui émergent de la moelle épinière au niveau des vertèbres cervicales et thoraciques.


Le plexus brachial envoie des branches nerveuses vers différents muscles et zones cutanées du membre supérieur, ce qui permet de réaliser des mouvements tels que lever le bras, fléchir le coude, bouger les doigts, et sentir les sensations tactiles, la chaleur ou le froid au niveau de la peau.


Les grades de cervicalgie ont été décrits dans la partie précédente et la névralgie cervico-brachiale, également appelée radiculopathie cervicale correspond à un grade 3 dans la nomenclature des cervicalgies. 

La présence de signes dits neurologiques explique son appartenance à cette catégorie. Nous détaillerons la présentation clinique et la forme que prennent ces atteintes neurologiques dans les prochains paragraphes. Les névralgies cervico-brachiales appartiennent donc aux cervicalgies mais toutes les cervicalgies ne sont pas des névralgies cervico-brachiales. 


Le Saviez-vous ? Le type d’atteinte associé à une névralgie cervico-brachiale se retrouve également dans d’autres zones anatomiques. On connait par exemple la névralgie d’Arnold pour les hautes cervicales et la tête, la névralgie intercostale pour le milieu du dos et les côtés ou encore la sciatique pour le bas du dos et les jambes.


Quelle est l'origine d'une névralgie cervico-brachiale ?


La radiculopathie cervicale se réfère à une condition médicale dans laquelle les racines nerveuses cervicales de la colonne vertébrale sont comprimées, irritées ou endommagées. Cela peut entraîner une variété de symptômes dits “neurologiques” dans le cou, les épaules, les bras et les mains. Voici un aperçu des principales causes de radiculopathie cervicale :


  •  sténose foraminale: qui est la cause la plus fréquente car elle est retrouvée dans 70 à 80% des cas. C’est une état qui se caractérise par le rétrécissement anormal des foramens intervertébraux de la colonne vertébrale. Les foramens sont les ouvertures par lesquelles les racines nerveuses sortent de la moelle épinière et se dirigent vers d'autres parties du corps. On peut expliquer ce rétrécissement par différentes causes comme la présence d’ostéophytes (excroissances osseuses), d’une hernie discale (débordement du disque intervertébral), un épaississement ligamentaire anormal ou encore une malformation congénitale des structures adjacentes. Toutes ces évolutions diminuent le canal de passage de la racine nerveuse et créent des symptômes sur tout le trajet de celle-ci. 


  • le conflit disco-radiculaire: cela signifie qu’une zone de conflit est créée entre le disque intervertébral et la racine nerveuse. Cette zone de conflit crée une irritation et une inflammation. Il existe 2 types de conflits qui apparaissent et qui sont à la fois un conflit mécanique qui varie lors des mouvements de la colonne vertébrale ainsi qu’un conflit chimique lorsque le matériel intra-discal entre en contact avec le tissu nerveux de la racine et provoque une réaction inflammatoire


  • les altérations dégénératives: parmi ces altérations on trouve l’arthrose, maladie dégénérative qui affecte les articulations mais également la dégénérescence discale (vieillissement des disques pouvant empiéter sur le trajet d’une racine nerveuse). 


  • les traumatismes: un traumatisme direct, comme une blessure sportive, une chute ou un accident de voiture, peut entraîner une névralgie cervico-brachiale en comprimant ou en endommageant les racines nerveuses cervicales (ex: coup du lapin lors d’un accident de la voie publique). 


Quels peuvent être les symptômes d'une névralgie cervico-brachiale ?


  • la douleur: la douleur est l'un des symptômes les plus fréquents de la radiculopathie cervicale. Elle peut être localisée dans le cou et irradier vers les épaules, les bras, les mains et les doigts. Elle peut être décrite comme une douleur lancinante et prendre différents caractères qu’on attribue aux douleurs qui trouvent leur origine dans un problème nerveux et que nous décrirons plus précisément ci-après. 


  • un déficit moteur au niveau des réflexes de la racine concernée: se réfère à une diminution ou à une perte de la réponse musculaire lors de la stimulation d'un réflexe ostéotendineux spécifique. Les réflexes ostéotendineux sont des réponses automatiques du système nerveux à la stimulation d'un tendon ou à l'étirement d'un muscle. Un déficit moteur d’un réflexe peut donner une absence de réaction lorsque votre thérapeute vient taper vos réflexes. 


  • un déficit moteur au niveau d’un myotome de la racine concernée: qui se réfère à une perte de force musculaire dans une région spécifique de votre corps. Les myotomes sont des groupes de muscles qui sont contrôlés par un nerf particulier. Chaque nerf est responsable de l'innervation d'un myotome spécifique, ce qui permet le mouvement et la fonction musculaire dans différentes parties de votre corps. Lorsque vous présentez un déficit moteur au niveau d'un myotome, cela signifie que la force musculaire dans cette région particulière est réduite ou absente. Vous pouvez ressentir une faiblesse musculaire ou avoir des difficultés à effectuer certains mouvements ou actions spécifiques comme par exemple lever le bras, fléchir la main ou serrer les doigts dans  le cadre d’une névralgie cervico-brachiale. 


  • un déficit sensitif: qui correspond à une altération ou à une perte de la sensation dans certaines parties du bras. Vous pouvez ressentir des changements dans votre sensation dans les régions innervées par les racines nerveuses affectées. Les symptômes peuvent varier en fonction de la racine nerveuse spécifique touchée et de la gravité de la compression.

    On fera la différence entre les pertes de sensibilité au toucher et à la piqûre. 


Plus globalement, une douleur relative à ce type de conflit peut donner les sensations suivantes:

  • la brûlure 

  • la sensation de froid douloureux

  • la décharge électrique

  • les fourmillements

  • les picotements

  • les engourdissements 

  • les démangeaisons

  • l’augmentation de la douleur par les sensations de frottement

  • la lourdeur



Il existe un tableau clinique classique pour les névralgies cervico-brachiales :

  • elles concernent le plus souvent des patients ayant déjà des antécédents de cervicalgies

  • le patient adopte souvent une position antalgique pour éviter la douleur

  • la douleur est souvent impulsive ce qui signifie qu’elle est reproduite quand vous toussez, quand vous éternuez ou quand vous allez à la selle

  • la douleur est souvent lancinante, continue et donne une sensation de bras lourd

  • la douleur est aiguë avec une cause mécanique, positionnelle et parfois sans événement déclenchant




Quel est l'intérêt d'une prise en charge chiropratique ?


La prise en charge  chiropratique est recommandée en tant que traitement conservateur pour la prise en charge d’une névralgie cervico-brachiale. 

Un traitement conservateur fait référence à une approche médicale qui vise à traiter une condition médicale ou une blessure sans recourir à des interventions chirurgicales majeures ou techniques invasives. Il se concentre sur des méthodes manuelles pour soulager les symptômes, favoriser la guérison et améliorer la fonction


La chiropraxie va permettre: 

  • un soulagement de la douleur : La névralgie cervico-brachiale est souvent associée à une compression ou à une irritation des racines nerveuses dans la région cervicale de la colonne vertébrale. Les chiropracteurs utilisent des techniques manuelles, telles que les mobilisations, les points de pression sur les muscles mais également les mobilisations exercées sur les nerfs pour réduire l'inflammation. Cela peut aider à soulager la douleur associée à la radiculopathie cervicale. 


  • une amélioration de la fonction vertébrale : le chiropracteur lutte contre les mauvaises postures, les restrictions de mouvement et tente de restaurer la mobilité normale de la colonne vertébrale, ce qui peut réduire la pression sur les nerfs et favoriser la guérison.


  • fournir une éducation structurée au patient: en lui fournissant des informations sur la nature des douleurs cervicales, leur prise en charge et leur évolution. L'éducation se concentre sur des conseils concernant la mobilisation du cou et vise à rassurer le patient en lui fournissant des informations sur le pronostic de sa condition, y compris la durée de récupération prévue, si possible.


  • prodiguer des conseils et exercices adaptés à faire à la maison pour travailler sur la récupération des amplitudes de mouvements.


Les facteurs de bons et de mauvais pronostics


→ Facteurs de mauvais pronostics définis par la fiche mémo réalisée par la Haute Autorité de Santé:

  • un âge avancé,


  • des antécédents de douleurs cervicales,


  • des niveaux élevés de douleur initiale,


  • des niveaux élevés d’incapacité initiale,


  • des facteurs psychologiques post-traumatiques (pessimisme concernant le rétablissement,


  • symptôme de stress aiguë (≤ 4 semaines),


  • symptôme de stress post-traumatique (≤ 4 semaines),


  • humeur dépressive ou sensation de déprime due à la douleur,


  • anxiété ou peur de la douleur,


  • niveau élevé de frustration ou de colère vis-à-vis de la douleur,


  • passivité face à la douleur,


  • kinésiophobie,


  • activités évitées à cause de la douleur.


→ Facteurs de bons pronostics de l’évolution positive d’une radiculopathie cervicale:

  • un jeune âge : Les personnes plus jeunes ont tendance à avoir une meilleure capacité de guérison et de récupération par rapport aux personnes plus âgées.


  • la durée des symptômes : Si les symptômes de la radiculopathie cervicale sont de courte durée, il est plus probable qu'ils se résolvent plus rapidement et avec de meilleurs résultats.


  • l'absence de déficit moteur important : L'absence ou la légère présence d'un déficit moteur significatif, comme une faiblesse musculaire sévère, est associée à une meilleure évolution de la radiculopathie cervicale.


  • l’absence de déficit sensitif sévère : L'absence ou la légère présence d'un déficit sensitif sévère, comme un engourdissement ou des picotements importants, est également un facteur prédictif positif pour une meilleure évolution.


  • une réponse positive au traitement conservateur initial : Si le patient répond favorablement à des traitements conservateurs tels que la physiothérapie, les médicaments anti-inflammatoires et les ajustements chiropratiques, cela peut indiquer de meilleures perspectives d'évolution.


  • une adhésion au plan de traitement : Une bonne adhésion du patient au plan de traitement est recommandée, y compris la participation active à la thérapie physique et aux exercices prescrits, est un facteur prédictif positif pour une amélioration de la condition.


  • Bon état de santé général : Un bon état de santé général, sans comorbidités majeures ou conditions médicales sous-jacentes, est généralement associé à une meilleure évolution de la radiculopathie cervicale.


Imageries et examens complémentaires


De manière générale, l’imagerie est déconseillée en première intention sauf en cas de suspicion de pathologie grave, d’absence de réponse au traitement conservateur après 4 à 6 semaines ou encore de progression inexpliquée des signes et symptômes. On réalise une imagerie uniquement si cette dernière est susceptible de modifier la prise en charge


Voici les imageries auxquelles on peut avoir recours:

  • la radiographie de face, de ¾ et de profil : c’est un examen qui est prescrit rapidement car peu coûteux, il permet de détecter les anomalies osseuses

  • le scanner ou tomodensitométrie du rachis cervical qui permet de présenter les détails osseux avec plus de précisions qu’une radiographie 

  • une IRM du rachis cervical : l'IRM permet de visualiser avec précision les tissus mous tels que les muscles, les ligaments, les tendons, les nerfs et les organes internes. Cela peut fournir des informations précieuses sur les causes sous-jacentes de vos symptômes





Sources

A new conceptual model of neck pain: linking onset, course, and care: the Bone and Joint Decade 2000-2010 Task Force on Neck Pain and Its Associated Disorders. Guzman J1, & Al. Bone and Joint Decade 2000-2010 Task Force on Neck Pain and Its Associated Disorders. • Salvi, F.J., Jones, J.C., Weiger, B.J., 2006. The assessment of cervical myelopathy. The Spine Journal, 6(6), S182-S189

• Edwards, C.C., Riew, K.D., Anderson, P.A., Hilibrand, A.S., Vaccaro, A.F., 2003. Cervical myelopathy: current diagnostic and treatmentstrategies. The Spine Journal, 3(1), 68-81.

• Giles, L GF, Duparc F, 2012. Douleurs rachidiennes : 100 défis cliniques. Issy-Les-Moulineaux : Elsevier-Masson. Bussières, A.E., Taylor, J.A.M., Peterson, C., 2008. Diagnostic imaging practice guidelines for Musculoskeletal complaints in adults—an Evidence-based approach—part 3: spinal disorders. Journal of Manipulative and Physiological Therapeutics, 31(1), 33-88.

 


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